Comment l’expérience de la dynamique des états modifiés de conscience, essentielle pour la mise en œuvre de toute relation d’aide, influence-t-elle empiriquement la pratique socratique ?
D’une part, elle permet de recentrer la spécificité de la pratique philosophique, tout particulièrement en ayant le souci d’éviter la reviviscence des expériences traumatiques et en ayant soin d’aiguiller le dialogue vers l’expression des vécus positifs.
D’autre part, lorsque le dialogue socratique s’avère inefficace, il est important de pouvoir proposer la mise en œuvre d’outils psychothérapeutiques polyvalents.
La formation à l’hypnose conversationnelle et à la Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR) qu’offrent Gérald Brassine et Amélie Simon à l’Institut Milton Erickson de Belgique a constitué une étape importante dans la maturation de ma pratique philosophique (socratique) et psychothérapeutique (systémique et hypnose).
Elle offre en effet trois compétences importantes : au niveau pathologique, la connaissance des modalités d’expression des traumas lourds et plus particulièrement de ceux liés aux abus sexuels ; au niveau méthodologique, la prudence dans l’anamnèse et la souplesse dans l’induction hypnotique ; et au niveau proprement thérapeutique, l’oscillation entre l’induction ressourçante et la transmutation des cognitions pathogènes.
La PTR ouvre en outre deux nouvelles avenues : la première, stratégique, permet de traiter le stress post-traumatique à sa racine sans hypothèse étiologique superflue ; la seconde, tactique, offre la possibilité de recadrer les dérives psychosomatiques dans le cadre de troubles plus bénins.